Kenya

James Maina Mugo, un membre
local de Social Watch, a envoyé
cette lettre aux autorités kenyanes

La police kenyane n'a pas fait suffisamment attention à la disparition, le 31 mars, d’Agnes Wanjiru-Wanjiku, une femme de 21 ans, d’un hôtel de la ville de Nanyuki. Son corps a été retrouvé le 5 juin par un agent de nettoyage dans une fosse septique derrière l'hôtel. Malgré la pression exercée par les parents et des organisations de la société civile dirigées par Social Watch, les autorités réagissent très lentement à la clameur croissante du peuple qui accuse les soldats britanniques et critique férocement les accords de coopération militaire entre Nairobi et Londres.

Après plusieurs années de lutte, les Kenyans ont réussi à négocier une constitution révolutionnaire en 2010. Son approche orientée vers les droits fondamentaux, la responsabilité des citoyens et les services publics établit les bases qui définissent le rôle central de l’État dans la construction d’une économie qui remplisse les promesses d’équité, de participation et des droits fondamentaux. En faisant de la participation populaire et de la prestation de services, la base de la politique de développement durable, les personnes se transforment en une nouvelle force révolutionnaire. La nouvelle Constitution établit également le droit de tous les Kenyans à un environnement propre et sain.
Le ministre des Finances
Uhuru Kenyatta.

Sources
Sodnet: http://bit.ly/iQaDPT and http://bit.ly/kUE248

Les citoyens du Kenya auront le temps jusqu'à la fin de ce mois pour participer à la discussion publique de la déclaration de budget prononcé à l'Assemblée Nationale par le Ministère des Finances. La Constitution ordonne à la Commission du budget parlementaire de traiter les représentations du peuple et de prendre en considération leurs recommandations.

La crise financière mondiale a généré un chômage endémique, un déficit budgétaire croissant et une augmentation de la dette. Le Gouvernement doit mettre en oeuvre une politique fiscale visant à stabiliser l’économie et modifiant le montant et la structure des impôts et des dépenses, ainsi que la distribution de la richesse. Il doit également garantir une attribution efficace des ressources publiques et une transformation sociale à tous les niveaux. D’autre part, le financement du développement doit être accompagné de la réforme démocratique. Le processus devrait défier la logique centralisatrice du pouvoir, naissant d’un débat public soucieux d’équité et de dignité.

Différents acteurs de la société civile ont uni leurs efforts pour créer la plateforme électronique nommée « Ushahidi », un élément clé pour le déroulement pacifique des élections constitutionnelles au Kenya. Celles-ci ont eu lieu le 4 août de cette année. C’est le deuxième essai pour donner une nouvelle constitution au Kenya, un pas fondamental vers la consolidation démocratique du pays.

En juin, « Focalisation sur » est consacré  a Social Watch Kenya, qui en août réalisera le prochain atelier régional de construction de capacités de Social Watch.

Le capitalisme néolibéral a perdu sa raison d’être. Il s'agit d'une crise structurelle de la démocratie libérale, mais au Kenya le Gouvernement refuse de voir la réalité et fait l'autruche qui met la tête dans le sable. L’élite gouvernante affirme que la crise est circonstancielle et que l’économie nationale est suffisamment protégée en raison de la faiblesse de ses liens avec le capital international. La société civile kényane continue à avertir que, contrairement aux prédictions du gouvernement, le pays est sur le point de plonger dans les eaux turbulentes du néolibéralisme.
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