Seulement le but de la lutte contre le VIH / SIDA est proche

Social Watch DR Congo

SITUATION DE L’EMPLOI

L’économie congolaise n’est pas dans son assiette. Et pourtant ce n’est pas une situation récente. La crise de l’économie congolaise remonte à une période lointaine. Elle a été occasionnée par l’effondrement du cours de cuivre et le choc pétrolier des années 1974, suivie de la zaïrianisation, renforcée par la mauvaise gouvernance et la forte poussée démographique déversant chaque année sur le marché de l’emploi un nombre important de personnes en âge de travailler. Cette crise est exacerbée par les pillages de 1991 et 1993 ainsi que les guerres de libération de 1996 et 1998. De ce fait, nous ne constatons aucune volonté observée dans la politique de création de l’emploi. La politique nationale de l’emploi n’existe pas jusqu’au jour d’aujourd’hui, elle est toujours en cours d’élaboration selon les dires de la directrice de la direction de l’emploi[1].

CORRUPTION

La bonne gouvernance de gestion des ressources continue à poser problème. L’impunité bat son plein et la corruption est devenueun mode de vie.
Etat actuel de la corruption

  • Constat : La situation sérieuse et préoccupante de la corruption parle Gouvernement congolais, les médias, les organisations religieuses, les organisations de la société civile et la population.
  • Situation reflétée dans les indices de la gouvernance :

            -Transparence International : 2 sur 10, 168e sur 182 pays couverts[2];
- Indicateurs de la Banque Mondiale[3]:

Indices clés

2008

2009

Participation et transparence

9,1/100

8,5/100

Qualité réglémentaire

7,2/100

4,3/100

Contrôle de la corruption

5,8/100

2,9/100

Stabilité politique

2,4/100

2,8/100

Efficacité du gouvernment

1,9/100

1,9/100

Etat de droit

1,9/100

1,9/100

- Indice de compétitivité[4]: 175e sur 183 pays analysés.
- Indice d’ouverture budgétaire 2010 : 6/100, une amélioration marginale par rapport  au score de 0/100 obtenu en 2008.
- Doing Business 2012[5] : 181e sur 185 pays classifiés.

DESSERTE EN EAU ET ENERGIE

La desserte en eau et en énergie pose un sérieux problème en RDC, environ 80% de la population, soit près de 50 millions d’individus, n’ont accès ni à l’eau potable ni à l’électricité; pourtant qu’elle possède des ressources énergétiques abondantes et variées notamment la biomasse, l’hydraulique, le pétrole, les gaz naturels…
Selon le bilan énergétique 2010 de la RDC, il se dégage les informations statistiques importantes ci-après[6] :

  • L’année 2010 a connu un approvisionnement national de l’ordre de 24.116 ktep tandis que la consommation finale totale s’élève à 22.611 ktep;
  • la consommation finale de l’énergieen RDC est de 0.30 tep/hab. Elle demeure inférieure à la moyenne africaine qui est de 0.48 tep/hab. et à la moyenne mondiale qui se situe à 1.25 tep/hab.;
  • 94,2% de la consommation finale totale provient de la biomasse (bois de feu et charbon de bois) alors que les autres formes d’énergie contribuent à raison de seulement 3,4% pour les produits pétroliers et 2,4% pour l’électricité.

PAUVRETÉ

Au plan social, la RDC connaît une situation précaire marquée par une grande pauvreté de sa population sur l’ensemble de son territoire. Quelques indicateurs disponibles permettent d’appréhender l’étendue de ces problèmes[7]:

  • environ 16 millions de personnes sont victimes de précarité alimentaire selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM);
  • une grande majorité d’habitants dépendent d’activités économiques informelles pour leur survie et disposent d’une ration calorique quotidienne de 1630 kcal/personne/jour, inférieure de plus d’un tiers à ce qu’il faut pour se maintenir en bonne santé;
  • au plan sanitaire, 70% des personnes n’ont pas accès aux soins primaires ;

Le pays a l’un des plus forts taux de mortalité infantile, 148 pour 1.000 naissances entre 2002 et 2007. 

ACCES A LA SANTE

Septante pour cent des personnes n’ont pas accès aux soins primaires ;
Le pays a l’un des plus forts taux de mortalité infantile, 148 pour 1.000 naissances entre 2002 et 2007[8]. 

SITUATION DE L’EDUCATION

Le Droit à l’éducation scolaire est reconnu par la loi et la constitution consacre l’enseignement[9] primaire obligatoire et gratuit dans les établissements publics mais la matérialisation de ce principe continue à poser problème. Nous assistons au phénomène «pris en charge des enseignants par les parents»

PROMOTION DU GENRE

La RDC a ratifié et adhéré à plusieurs instruments juridiques internationaux, régionaux et sous régionaux pour le respect de genre.
Elle dispose de la politique nationale genre (PNG) et son plan d’action ainsi que d’une stratégie nationale de lutte contre les violences sexuelles basées sur le genre(SNVBG). Certes il y a des avancées, mais l’on constante encore que des filles et des femmes sont soumises à l’esclavage sexuel, à des mariages forcés et à des grossesses non désirées, ou sont victime de harcèlement sexuel à l’école, à l’université, sur lieux de travail ou encore au sein même de leur famille. Ces actes entravent le potentiel humain et la contribution efficiente des femmes au développement durable de la nation congolaise.

Tableau N° 20 : Indice de la condition de la femme en en RDC[10] : éducation


Indice de la condition de la femme en RDC : Education

Sous
composante

Indicateurs

Sexe

Indice de
Parité

Femmes

Hommes

1

Scolarisation

Taux de scolarisation préscolaire

2,9

3 ,1

0,94

Taux de scolarisation primaire (net)

72

78

0,92

Taux de scolarisation secondaire (net)

29,9

33,4

0,81

Taux de scolarisation supérieur (brut)

80 646

308 739

0 ,26

2

Fin d’études

Proportion d’élèves qui commencent
la première année et terminent leurs
études primaires

40,7

47,3

0 ,86

3

Alphabétisation

Taux d’alphabétisation des 15-24 ans

62,3

83,1

0,75

 

Total

 

0,76

 

INITIATIVE POUR LA TRANSPARENCE DES INDUSTRIES EXTRACTIVES

La RDC a adhéré à l’ITIE en 2005 et obtenu le statut de pays candidat le 1er Novembre 2007. Son premier rapport portant sur l’exercice 2007 a été rendu public le 10 Mars 2010 et diffusé largement par la société civile à travers toutes les provinces de la RDC. Son deuxième rapport portant sur l’exercice 2008-2009 qui fait l’objet de la présente dissémination, a été publié le 1er Mars 2012 à Kinshasa. Le rapport 2008-2009 est un signal fort pour l’engagement de la RDC à l’ITIE et une étape importante vers sa validation comme pays conforme au mois de mars 2013[11].

REDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE LIEE A LA DEFORESTATION ET DEGRADATION

La RDC s’est engagée résolument depuis 2009 dans un processus de préparation au futur dispositif international de réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+).
Ce processus est piloté par le Ministère de l’Environnement, Conservation de la Nature et Tourisme (MECNT), en partenariat avec le programme des Nations-Unies pour la REDD (UN-REDD) et la Banque Mondiale (programme FCPF).
Nous sommes à la fin de la phase préparatoire qui devrait normalement être sanctionné par l’élaboration de la stratégie nationale REDD+, mais le processus a connu certaines:
L’évaluateur a notamment formulé deux recommandations clés, à savoir:

  • La phase de Préparation de la RDC doit être consolidée au-delà de décembre 2012 et sera finalisée lors de la phase d’investissement.
  • La RDC prépare d’ici décembre 2012 une Stratégie-cadre REDD+ qui sera présentée à la Conférence des Parties (COP18) au Qatar.

AGRESSION A L’EST DE LA RDC

La guerre injuste imposée à la population de la province du Nord Kivu continue à semer de graves désolations: Déplacement massif de  population, viols et violences. Les plus récents sont celles datées du 16 au 18 novembre 2012. Plusieurs sources indiquent l’implication du Rwanda[12].

CONCLUSION

En terme de progrès, les résultats de l’enquête MICS 2010 indiquent que des réelles chances sont observées pour la réalisation en 2015 de certaines cibles à travers les efforts réalisés en matière de lutte contre le VIH/SIDA (objectif 6, Cible 6A) et d’autonomisation des femmes (objectif 3, Cible 3A). Pour les objectifs liés à la lutte contre la pauvreté (objectif 1, cible 1C), à l’éducation pour tous d’ici 2015 (objectif 2, cible 2A), la santé infantile (objectif 4, cible 4A), la lutte contre le paludisme (objectif 6, cible C) et l’assainissement (objectif 7, cible 7C) aucun réel progrès n’est observé. Enfin, les progrès sont mitigés en matière de santé maternelle (objectif 5, cible 5A), et d’accès à l’eau potable[13] (objectif 7, cible 7C).

Sur le plan économique

Des efforts importants ont été fournis par le Gouvernement de la République Démocratique du Congo dans le sens de l’amélioration de la gouvernance économique. Ces efforts commencent à produire des résultats mais beaucoup de choses restent encore à faire.

Plusieurs  mesures  ont été prises par le Gouvernement parmi lesquelles on peut citer à titre illustratif :

  • La réforme des finances publiques avec  la loi n°11/013 du 13 juillet 2011 relative aux Finances Publiques ;
  • L’introduction depuis janvier 2012 de la Taxe sur la Valeur Ajoutée ;
  • La bancarisation de la paie des fonctionnaires de l’Etat ;
  • La mise en place en avril 2013 d’un Guichet unique de création d’entreprise grâce auquel la durée de la procédure est passée de 62 jours à 3 jours
  • Etc

Grâce à toutes ces mesures, le pays a enregistré quelques résultats notamment un taux de croissance de 8% en 2013, un taux d’inflation de 1% en fin 2013, un taux de change qui est demeuré stable autour de 920 Francs Congolais pour le dollar américain, depuis près de quatre ans.

Pacification de l’Est de la RDC

La population de l’Est de la République Démocratique du Congo notamment de la province de Nord, du Sud Kivu et de la Province Orientale est souvent victime de toutes les guerres d’agression et de rébellion qu’a connue notre pays. Le tout commence d’abord dans la province du Nord Kivu devenu comme le terrain des théâtres des affrontements des groupes armés. La population de cette région n’a vécu que sous les affres de la guerre avec la présence de plusieurs groupes armées tant nationaux qu’étrangers. Avec l’avènement de la signature de l’Accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région, intervenue à Addis Abebas le 24 février 2013 par 11 pays de la région et la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies dotant la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC) la brigade d’intervention rapide d’un mandat offensif, la paix dans cette partie du pays est rétablie. Les moments forts sont la dissuasion de la rébellion et la reddition de FDLR (Force Démocratique de Libération du Rwanda).Cette paix reste encore fragile à l’intérieur tout comme à l’extérieur et mérite d’être consolidé pour rassurer cette population qui a souffert pendant de longues années.

Processus électoral5

Depuis la publication du calendrier électoral  des élections urbaines, municipales et locales directes et indirectes le 26 mai 2014 par la Commission Electorale Nationale Indépendante(CENI), le processus électoral est relancé en République Démocratique du Congo avec controverse. Surtout l’opposition et certaines organisations de la société civile  n’adhèrent pas à ce calendrier sous prétexte de la prolongation délibérée du mandat du président de la République et d’autres par contre le non achèvement du cycle électoral de 2011, elles exigent un calendrier global des élections. Cette position est relayée par la communauté internationale à travers les envoyés spéciaux à l’issue de leurs rencontres et consultations avec les différents acteurs du microcosme politique national ( Présidence de la République, Premier Ministre, membres de la CENI, activistes de la société civile, animateurs du Mécanisme National de Suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, etc.), ont animé une conférence de presse au cours de laquelle ils demandent un calendrier global des élections à l’horizon 2016(point de presse du 3juin 2014 au quartier QG de la MONUSCO)

Révision constitutionnelle

En date du 09 juin 2014, à l’issue du Conseil extraordinaire des Ministres, Monsieur Lambert MENDE, le porte parole du gouvernement a annoncé l’adoption par le Gouvernement congolais du projet de loi portant modification de la Constitution sans dire quelles sont les dispositions visées, et c’est en prévision des prochaines élections. Cette question de la révision de la constitution fait jaser et laisse perplexe le commun de mortel. L’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme(ASADHO) demande au gouvernement de s’abstenir de faire modifier les dispositions de l’article 220 de la Constitution et d’engager des consultations avec toutes les forces politiques et sociales pour la modification des autres dispositions non verrouillées de la Constitution et qui touchent à l’organisation des élections.

NOTES

[1]Ministère de travail et prévoyance sociale(Plan d’Action National pour l’Emploi des Jeunes

[2]Indice de perception de la corruption 2011 de Transparency International

[3]Indicateurs de gouvernance dans le monde 2009 de la Banque Mondiale

[4]Indice de compétitivité des entreprises 2011 de la Banque Mondiale

[5]Banque Mondiale 2012

[6]MINISTERE DES RESSOURCES HYDRAULIQUES ET ELECTRICITES (RAPPORT    ANNUEL SIE – RDC 2012) SIE :SYSTEME D’INFORMATION ENERGETIQUE

[7]voir enquête EDS de la CBT et rapport national des progrès des OMD ainsi que Annuaire statistique de la FAO de l’année 2005, RNDH 2008)

[8]idem

[9]Constitution de la république ; Article 43, 1er et 5ième alinéa

[10]Rapport National genre 2011

[11]Rapport synthèse  ITIE 2008-2009

[12]Rapport des Nations Unies 2012 ; les déclarations de la société civile du Nord Kivu 2012

[13]Encadré 4. Progrès vers les OMD (DSRP2)

 

Mot du Premier Ministre Matata Ponyo au 9ème Forum Bisannuel US-Africa Business Summit le 09 octobre 2013 à Chicago ;
² Allocution du Premier Ministre Matata Ponyo lors de la présentation du projet du budget 2014 le 08 janvier 2014 à l’Assemblée Nationale
3Accord cadre d’Addis Abebas du 24 février 2013
4Résolution 2098 du Conseil de sécurité de Nations Unies

5Point de presse du 3juin 2014 au QG de la MONUSCO animé par les envoyés spéciaux pour la région de Grand Lac
6 COMMUNIQUE DE PRESSE N°011/ASADHO/2014