INTRODUCTION

Social Watch est un réseau mondial avec des membres dans plus de 60 pays autour du monde, organismes comportant environ 400 organisations de citoyens luttant pour supprimer la pauvreté et les causes de la pauvreté, pour assurer une distribution équitable de la richesse et de la réalisation des droits de l'homme. Le réseau a été créé en 1995, à la même année, deux conférences de haut niveau des Nations Unies sur le Développement Social (Sommet de Copenhague)1 et sur  les femmes (Conférence de Pékin)2 ont eu lieu au Nations Unies. En participant à ces  conférences et à leurs réunions préparatoires, les organisations de la société civile  ont  compris l'importance de créer des mécanismes adéquats pour surveiller les Gouvernements  et pour assurer un suivi à ces Sommets. La création de Social Watch provient  d'une lacune « évidente » : il y avait à peine quelques  mécanismes pour engager les Gouvernements  à  l’application des politiques de développement social3.  En effet,  Social Watch a été impulsé  afin de rappeler aux Gouvernements et aux  Organismes Internationaux leurs engagements, transformer leurs promesses en réalité  et dépister indépendamment leur exécution, pays par pays et au niveau international. Depuis l'adoption de la Déclaration du Millénaire4 de l'ONU, Social Watch avait sévèrement surveillé l’accomplissement parmi les Gouvernements des  objectifs convenus de Développement du Millénaire (OMD): ceux-ci ont été conçus comme des cibles, très concrètes et mesurables, comme une tentative de rendre les Gouvernements responsables, vis á vis de leurs propres citoyens et également vis á vis de la communauté internationale, de leur accomplissement des objectifs importants de développement. Comme réseau international de surveillance d'O.N.G., dès le début Social Watch a entrepris la charge de suivre  l'accomplissement des OMD et - dans une perspective plus inclusive et plus complète - a gardé son rôle de mesurer les progrès du  développement social d'année en année dans chaque pays.

 

Critères pour choisir les études de cas
Les quatre études de cas résumés ici sont : Le Bénin, le Brésil, l'Allemagne et les Philippines. Pour le choix, différents critères ont été pris en compte :

a. représentation égale des quatre continents où Social Watch est présente.

Ce critère permet de faire un rapport sur la vie des coalitions nationales de SW dans différents contextes (Afrique, Asie, Europe, Amérique latine) : les activités effectuées dans les Sud sont à peine comparables à celles dans le Nord, et cette publication a voulu donner un échantillon de la vie de coalition de SW dans ses différents secteurs géographiques.

b. adhésion à long terme dans Social Watch.

Faire partie du réseau depuis sa création (ou comme dans le cas du Bénin depuis 2005) est une condition essentielle pour évaluer le processus de constitution, l’évolution et le fonctionnement des coalitions nationales. Indépendamment de ceci, les coalitions nationales qui avaient joint depuis longtemps le réseau de SW ont une expérience historique et valable qui contribue à l'identification des meilleures pratiques développées et consolidées pendant les années.

c. adhésion active dans le réseau au niveau local et international.

Ce dernier critère est strictement lié à la capacité des coalitions nationales d'être en activité  au niveau local et  international. Le réseau de Social Watch fonctionne selon un protocole d'accord très basique et court: un  Mémorandum d’Entendement qui établit des espoirs mutuels entre le réseau et ses groupes nationaux, respectant l'autonomie de chaque coalition nationale et reconnaissant la prise des décisions démocratique et horizontale. Ainsi, la plupart des activités du réseau, stimulées par le Secrétariat International de SW, se fondent sur l'initiative autonome des coalitions nationales de SW, sur leurs capacités de stimuler des discussions à un niveau local et sur l'interaction avec le Secrétariat International au niveau international5.

Le sondage a été effectué par des chercheurs professionnels, chacun d’eux responsables d'étudier un des quatre études de cas. Une méthodologie commune a été convenue et employée comme une ligne directrice par chaque chercheur afin de permettre la comparabilité entre les différentes études de cas.

Des dimensions pour l’analyse
La recherche sur chaque étude de cas a été développée selon cinq analyses de dimension qui ont pris en considération les aspects principaux pour l'évaluation de l'exécution de la coalition nationale. Ces dimensions sont: pertinence, efficacité et durabilité, effectivité, stratégie et impact, et cohérence et complémentarités. L'emphase était sur des processus et des pratiques plutôt que dans des accomplissements concrets,  depuis des processus, dans la logique de l'étude de l’expérience de chacun, devienne beaucoup plus intéressante qu'une simple évaluation  des résultats : l’analyse d'un processus implique la compréhension de pourquoi et comment certaines  activités furent réussies ou pas réussies.

Une remarque finale: bien que les résultats dans cette étude ne puissent pas être scientifiquement prouvés, ils sont la plupart du temps le résultat d'un objectif, même si parfois personnels, interprétation des auteurs basés sur l'information directement fournie par les membres de la coalition nationale et rassemblée par d'autres sources spécifiques (sites Internet, publications, documents internes, matériaux de capacitation, etc.…)

C'est également intéressant mentionner que cette étude a été conçue dans l'exécution du projet financé par la Commission Européenne « Monitorage du Développement Social: construction des capacités  de Coalitions de Social Watch6» dont l'objectif principal est d'augmenter des capacités de 6 plateformes nationales de Social Watch en Italie, Pologne et République Tchèque. Cette recherche et les meilleures pratiques soumises à une contrainte dans ce résumé voudraient contribuer à l'inspiration d'une discussion dans ces trois coalitions nationales afin de leur permettre d'évaluer leur performance et d'amplifier leur fonctionnement à tous les niveaux.

 

1 Le sommet 1995 du monde sur le développement social a adopté trois objectifs du noyau (allégement de pauvreté, expansion d'emploi productif et intégration sociale) et 11 soucis sociaux principaux (allégement de pauvreté, population, santé, éducation, emploi, abri, environnement, désastre, crime, protection sociale, famille).

2 La conférence 1995 de Beijing a pris en compte plusieurs secteurs de préoccupation  liés à la situation des femmes autour du monde. Parmi elles : le fardeau persistant et croissant de la pauvreté sur des femmes, l'accès inégal à l'éducation, la santé et les services relatifs, l'inégalité entre les hommes et les femmes dans les structures économiques, dans le partage de la puissance et de la prise de décision à tous les niveaux, dans la participation à tous les systèmes de communication, la discrimination persistante et les violations des droits des femmes et des filles.

3 Mirjam van Reisen, “ The Lion’s Teeth. The prehistory of Social Watch”,  Social Watch - Occasional Papers 01, 2001.

4 En septembre 2000 le Sommet du Millénaire a adopté les Objectifs de Développement du Millénaire  (OMD). Le sommet a identifié 8 buts à réaliser avant l'an 2015 : 
1) Réduction á la moitié de la proportion de personnes vivant dans la pauvreté extrême et dans la faim. 
2)  Assurer l’éducation primaire pour tous. 
3) Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. 
4) Réduction de taux de mortalité infantile par 2/3. 
5) Amélioration de la santé maternelle et augmentation de l’accès  aux services de santé reproductive. 
6) Combattre le HIV/SIDA, le paludisme et d'autres maladies. 
7) Préserver l’environnement.
8) Mettre en place un partenariat pour le développement.

5 Quatre structures principales peuvent être identifiées dans Social Watch : l’Assemblée Générale, le Comité de Coordination, le Secrétariat International et les coalitions nationales. À côté de ces structures, un processus spontané d'organisation de niveau régional a lieu dans les différentes régions. Le Secrétariat International, qui  applique les politiques de réseaux, est situé à l'Institut du Tiers monde à Montevideo, Uruguay.

6 Le projet, dont les bénéficiaires sont les coalitions nationales de SW en Italie,  Pologne et la République Tchèque est mené par Ucodep (IT) en partenariat avec Karat (POL), EAP (CZ), Mani Tese (IT), Lunaria (IT), Fondazione Culturale Responsabilità Etica (IT), Calre.net (IT), Oxfam Novib (NE), Eurostep (BE).