Droit à l’avortement dans la Tunisie post-révolution

Le droit à l’avortement est garanti par la loi en Tunisie, mais l’accès aux services d’avortement n’est pas toujours évident, en l’absence de services assurant ce type d’actes médicaux dans les hôpitaux publics, a expliqué l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD).

Le droit à l’avortement et aux services d’avortement en Tunisie post-révolution était le thème d’une table ronde organisée vendredi dernier à Tunis, à l’initiative de l’ATFD.

La rencontre, quatrième du genre, s’inscrit dans le cadre de la campagne internationale «Un jour, Un combat » et en collaboration avec la Coalition pour les droits sexuels et corporels dans les sociétés musulmanes (CSBR), une association créée à Istanbul en 2001.

Si le droit à l’avortement est garanti par la loi, l’accès aux services d’avortement n’est pas toujours évident, en l’absence de services assurant ce type d’actes médicaux dans les hôpitaux publics, a expliqué la commission des droits sexuels à l’ATFD.

Les participants à la rencontre ont fait un tour d’horizon sur l’évolution de ce droit dans le monde. Ils ont évoqué les avortements clandestins et qui sont en rapport avec l’augmentation des taux de mortalité maternelle.

En Tunisie le droit à l’avortement a commencé à régresser à partir des années 90, a soulevé une intervenante qui a parlé, notamment de la quasi absence de services publics assurant ces interventions.

Pour la présidente de l’ATFD , Ahlem Belhaj, la légalisation, depuis 1964 de l’avortement, avait pour seul objectif de limiter les naissances.

Ce débat est d’autant plus urgent que le gouvernement dominé par le parti islamiste Ennahdha pourrait être tenté de restreindre les conditions d’interruption volontaire de grossesse.

En mai dernier, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, lui aussi islamiste et conservateur, a comparé l’avortement à un crime et annoncé un projet de loi portant de six à quatre semaines de grossesse la période légale d’avortement. Sauf que les femmes s’aperçoivent rarement qu’elles sont enceintes dès le premier mois. Autrement dit, la réduction de ce délai revient à interdire l’avortement.

Sources
Babnet Tunisie : http://bit.ly/T5UDND
Kapitalis : http://bit.ly/SvPaf1