Les syndicats appellent les IFI à traduire en actes leur discours contre les inégalités

Une déclaration publiée aujourd’hui par la CSI et ses organisations partenaires du groupement Global Unions, à l’occasion des réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale (Washington, 11-13 avril), appelle les institutions financières internationales (IFI) à prendre des mesures concrètes visant à faire suivre d’effets leur intention déclarée d’accorder davantage d’attention aux questions liées à l’emploi et aux inégalités.

La CSI note que, selon les prévisions du dernier rapport Perspectives de l’économie mondiale du FMI publiées mardi, la croissance économique s’affermira en 2014, en grande partie en raison « d’une forte baisse du rythme du durcissement budgétaire ». La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a déclaré « Nous sommes heureux de constater que le FMI reconnaît que les politiques de consolidation budgétaire ont freiné la croissance, ce que les syndicats n’ont cessé de rappeler depuis le changement de cap inapproprié vers l’austérité opéré en 2010. »

Elle a, toutefois, fait observer que les menaces qui pèsent sur la croissance pourraient s’intensifier dans les économies de marché émergentes en raison des sorties de capitaux. « Les IFI devraient contribuer à relancer la demande globale dans des pays où la production et l’emploi accusent des écarts et veiller à ce que leur soutien financier optimise la création d’emplois décents », a indiqué Sharan Burrow.

Le groupement Global Unions propose que la Banque mondiale saisisse l’occasion d’avoir créé une « zone de solutions transversales en matière d’emploi » pour appliquer la recommandation du Rapport sur le développement dans le monde 2013 : Emplois, en soumettant toutes les activités qu’elle finance à des évaluations en termes d’emploi. Sharan Burrow a ajouté « La Banque devrait également suivre l’exemple de la plupart des autres bailleurs de fonds multilatéraux en adoptant un programme de garantie des normes du travail exhaustive et qui ait force de loi. »

La secrétaire générale de la CSI a salué les préoccupations exprimées par le FMI et la Banque mondiale concernant la croissance des inégalités dans les discours de ses hauts dirigeants, mais a précisé que les IFI doivent prendre des mesures visant à assurer que leurs préoccupations ne soient pas levées par leurs propres programmes de prêt. Elle a indiqué « Le travail de sape opéré par le FMI contre les normes du travail et les institutions de négociation collective dans plusieurs pays européens, par exemple, a déjà eu un impact important sur la répartition des revenus, qui pourrait s’accentuer à l’avenir. Nous appelons d’urgence à un réexamen et à une refonte des politiques du marché du travail du FMI. »

La déclaration du groupement Global Unions à l’occasion des réunions de printemps de 2014 du FMI et de la Banque mondiale est disponible ici.

Source: CSI.