France : Prison, entreprise d’insertion ?

Un atelier de confection au centre
pénitentiaire Le Craquelin à
Châteauroux.  (Photo : Anne
Savaris/La Nouvelle Republique)

Travail et réinsertion dans la prison : quelle est la réalité aujourd’hui ? C’est la question que pose le Groupe national de concertation prison, dont est un membre le Secours Catholique (un des points focaux de Social Watch en France), à l’occasion des Journées nationales prison, du 21 au 27 novembre.

Un atelier de confection au centre pénitentiaire Le Craquelin à Châteauroux

Les 18èmes journées nationales prison (JNP) se déroulent à travers la France du 21 au 27 novembre sur le thème « Prison : entreprise d’insertion ? ».

Le Groupe national de concertation prison (GNCP), qui organise l’événement et dont le Secours Catholique est membre, a choisi cette année de mettre en débat la mission de réinsertion sociale assignée à la prison en interrogeant les moyens mis en œuvre pour la rendre effective (travail, formations professionnelles, programmes d’enseignement et activités culturelles).

"Il faut mettre en place une politique plus ambitieuse"

D’après le dernier rapport (2009) de la Direction de l’administration pénitentiaire, 35,7% de la population pénale bénéficie d’une activité rémunérée, que ce soit un travail ou une formation professionnelle. 23,4% de la population incarcérée est scolarisée. Toutefois, d’après le GNCP, les formations professionnelles demeurent bien souvent peu qualifiantes.

Les activités rémunérées, qui se déroulent dans un cadre dérogatoire au droit commun du travail, sont pour la plupart rébarbatives et peu valorisantes. Et les programmes d’enseignement sont principalement tournés vers l’apprentissage des savoirs de base.

« Si nos représentants politiques et les administrations veulent prendre au sérieux le rôle de réinsertion sociale assigné à la prison, il convient de mettre en place une politique plus ambitieuse en termes quantitatif et qualitatif, ce qui implique des moyens humains et financiers aujourd’hui largement absents », affirme le GNCP.

Des débats à travers la France

Parce que le GNCP estime que tout citoyen doit savoir ce qu’est la sanction la plus utilisée actuellement par des magistrats, qui rendent la Justice « au nom du peuple français », des évènements auront lieu tout au long de cette semaine partout en France afin de sensibiliser les citoyens. A Lyon, par exemple, la journée du 24 novembre sera réservée à un débat sur « le travail en prison : à quoi ça sert ? »

Par ailleurs, le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, intervient le 22 novembre sur la réalité du travail et de la réinsertion en prison.

Plus d’information

Programmes des JNP 2011: http://bit.ly/vmBbGj

Source

Le Secours Catholique : http://bit.ly/6qHus4