Evacuation musclée d’un campement Rom à Marseille

Photo : Nicolas Vallauri/
La Provence/PhotoPQR

Près de 200 Roms roumains ont été délogés par la police mardi matin dans le quartier de Font Vert à Marseille, en présence du Secours Catholique, un des points focaux de Social Watch en France.

A 6 heures, mardi matin, près de 150 policiers ont délogé près de 200 Roms roumains d’un campement bâti sur un terrain vague situé au Font Vert, quartier du 14ème arrondissement de Marseille, entre un site industriel et une voie ferrée.

Le cordon de sécurité installé par la police a empêché les différentes associations présentes d’intervenir. Seule une journaliste a bravé l’interdiction de franchir ce cordon. Selon des témoins de la scène, elle aurait été expulsée manu militari, arrêtée et placée en garde à vue.

Petit village de cabanes en bois

« Il y a plusieurs mois, une famille Rom s’était installée sur ce terrain, près d’une route longeant la voie ferrée, explique Étienne Noël, animateur à la délégation du Secours Catholique de Marseille, présent mardi matin sur les lieux de l’évacuation. Très vite plusieurs autres familles l’ont rejoint et un petit village de cabanes en bois s’est constitué, rappelant certaines rues de quelques villes de Roumanie. Le village ainsi constitué, continue Étienne, était plutôt bien entretenu et calme. »

Climat tendu

Parmi les personnes évacuées, beaucoup de bébés et d’enfants. Présent sur les lieux, le président de la Ligue des droits de l’homme, Bernard Eynaud, a décrit un « climat tendu » avec des policiers « très nombreux, hargneux et agressifs, ce qui est nouveau ». Il a également qualifié d’ «  ambigu » le rapport du samu social « vis-à-vis des associations et complètement aux ordres de la police et de la municipalité ».

Les efforts des associations détruits

Étienne Noël regrette cette démolition systématique sans qu’aucune solution ne soit proposée par la mairie ou la préfecture. Grâce à l’Association Méditerranéenne pour l’insertion et le logement (AMPIL), collectif d’associations auquel appartient le Secours Catholique, la plupart des enfants de ce « village » avaient été scolarisés dans le quartier. Les efforts de ce collectif, qui travaille pour l’insertion, l’alphabétisation et la scolarisation des jeunes Roms, ont également été détruits par l’opération musclée de ce mardi matin.

Étienne Noël regrette que la mairie et la préfecture refusent l’invitation des associations à une table ronde et que leur unique réponse aux questions des

Roms soit policière.

Dans une lettre intitulée "Et maintenant, on va où ? "(lien ci-dessous) et adressée à la rédaction de ce site, le 21 septembre dernier, Étienne évoquait une autre expulsion, celle des Roms installés dans le quartier de La Capelette et auprès desquels il s’était beaucoup investi. Apparaissent en creux les actions de tous les membres du Secours Catholique (salariés et bénévoles) agissant auprès des Gens du voyage et des Roms.

Source
Secours Catholique : http://bit.ly/6qHus4