L’Europe renforce sa politique d’intégration des Roms

Expulsion de famille Roms à
Bobigny. (Photo : International
Alliance of Inhabitants)

Source: Le Secours Catholique.

La Commission européenne vient de rappeler les gouvernements à leurs obligations d’intégration des 6 millions de Roms vivant en Europe. Les Etats membres ont jusqu’à la fin de l’année pour présenter leur stratégie en faveur de cette population. Caritas Europa, dont le Secours Catholique est filiale en France, salue l’initiative de la Commission comme un nouveau pas important vers l’inclusion sociale et économique des Roms.

Dans le document envoyé aux institutions européennes, la Commission Barroso demande des « mesures explicites » pour que les Etats membres assurent au minimum la présence des enfants roms à l’école jusqu’à la fin des études primaires. De plus, les jeunes roms devraient être fortement encouragés à faire des études secondaires et supérieures, stipule le document.

En France, le Secours Catholique travaille dans de nombreux campements roms à l’intégration durable des enfants dans les écoles des communes où se trouvent leurs familles. Plusieurs jeunes volontaires du service civil au Secours Catholique consacrent une partie de leur temps à cette action. L’association apporte par ailleurs un appui global à l’intégration des familles roms en France.

Dans le domaine de l’emploi, la Commission européenne demande l’ouverture non discriminatoire à la formation professionnelle, au marché de l’emploi, l’accès à la création d’auto-entreprises. Le micro-crédit doit être encouragé. Le secteur public doit pour sa part s’ouvrir aux membres qualifiés de la population rom.

L’accès à la santé est une autre priorité, sachant que l’espérance de vie des Roms est inférieure de dix ans à celle du reste de la population et que le taux de mortalité infantile est au moins deux fois supérieur. Les efforts devraient porter en priorité sur la santé des femmes et des enfants, l’accès à la prévention et aux services sociaux dans les mêmes conditions que pour le reste de la population, décide la Commission européenne.

L’habitat est un autre marqueur de la condition des Roms en Europe : logements de mauvaise qualité, accès insuffisant à l’eau, à l’électricité, au gaz. L’accès non discriminatoire au logement, notamment social, doit être assuré dans les Etats membres et des terrains adaptés mis à la disposition des nomades.

Rapport au Parlement en 2012

Les Etats membres de l’Union européenne devront présenter leur stratégie d’intégration des Roms à la Commission dès décembre de cette année. Au printemps 2012, la Commission les évaluera et fera un rapport au Parlement et au Conseil sur les progrès accomplis.

Des conseils sont donnés aux Etats pour remplir leurs objectifs, y compris à ceux qui n’ont pas de stratégie d’intégration des Roms. Il leur est notamment demandé d’identifier les régions où sévit la ségrégation et de leur allouer des financements pour y mettre fin. Ces financements seront complétés par des fonds européens.

Coopération et dialogue avec les représentants des Roms sont préconisés. La création d’autorités nationales pour l’intégration des Roms là où elles n’existent pas est également souhaitée.

La Commission rappelle que les 26,5 milliards d’euros alloués aux Etats membres pour soutenir leurs efforts d’intégration sociale inclut l’action en faveur des populations Roms. Par ailleurs, les 100 millions d’euros européens alloués au développement de la micro-finance doivent également profiter aux communautés roms, pour le lancement de micro-entreprises. La Commission annonce encore que sa future politique de cohésion sociale visera à abattre les barrières qui empêchent l’utilisation des fonds de cohésion pour l’intégration des Roms.