Nouvelles de Social Watch - Nouvelles 31 - Avril, 2011

Nouvelles 31 - Avril, 2011
La France marche sur la tête

UN Photo/Fardin Waezi
Bonne nouvelle : le montant de l’APD (aide publique au développement) française n’est plus si loin de ses engagements internationaux (elle atteint 0,5% du RNB en 2010 au lieu des 0,51% promis). Mauvaise nouvelle : l’utilisation de ces fonds finance, plus que jamais, le développement des pays émergents au lieu de répondre aux besoins urgents des pays les plus pauvres ! Coordination SUD s’insurge devant cette utilisation de l’APD, qui prive de financement les défis urgents de la faim, de l’eau ou de la santé, pour servir des intérêts économiques nationaux.

Dix priorités pour ONU Femmes
De nombreuses organisations féminines et de la société civile du monde entier ont appelé l’ONU Femmes à adopter une perspective basée sur les droits économiques, culturels et sociaux dans l’élaboration de ses politiques. Parmi les institutions signataires figurent : ActionAid, le Centre pour le Leadership Mondial des Femmes et l’Alliance féministe pour l’action internationale, point focal de Social Watch au Canada.

Azerbaijan : la répression ne cesse pas
L’organisation des droits humains Amnistie internationale, a appelé jeudi le gouvernement d’Azerbaijan à mettre fin à sa campagne d’intimidation contre les dirigeants  de l’opposition, détenus et battus par la police lors des protestations, campagne confirmée par des activistes de Social Watch sur le terrain. Les manifestations à Baku, convoquées à travers le réseau social Facebook, sont inspirées des révoltes arabes en cours.

Droits de l’homme-Argentine : 34 ans après le coup d’état, les procès continuent
Le jeudi 24 mars marquait le 34ème anniversaire du coup d’état qui en 1976 avait ouvert les portes à la dernière dictature militaire en Argentine. Le Centre d’études légales et sociales (CELS) avait enregistré à cette date 1706 imputations de délits contre les droits de l’homme commis par des civils, des militaires et des policiers, dont 167 ont été condamnés.

Assemblée Générale de Social Watch à Manila
La Cinquième Assemblée Générale de Social Watch se tiendra à Manila du 13 au 15 juillet prochains. Les préparatifs sont en cours. Par plus d'information, écrire à Ana Zeballos (anaclau@item.org.uy).

Atelier panasiatique de Social Watch au Cambodge
Des représentants des coalitions nationales de Social Watch en Afghanistan, en Arménie, en Azerbaïdjan, au Bangladesh, au Cambodge, en Chine, aux Philippines, en Inde, en Indonésie, au Laos, en Malaisie, en Mongolie, au Népal, au Pakistan et au Vietnam ont partagé leurs expériences au cours de l’atelier de Consolidation des Capacités qui s’est tenu à Phnom Penh du 25 au 27 mai.

Sous la consigne “Opportunités dans le contexte de la crise mondiale actuelle”, les watchers ont discuté à propos des tendances régionales et mondiales et les défis qu’implique l’exploration d’alternatives aux paradigmes de développement ; ils ont exploré également les chemins possibles tendant à renforcer leur capacité d’organisation et à travailler ensemble sur les priorités de Social Watch, y compris les rapports nationaux et les activités revendicatrices.

Ils ont cherché aussi des mécanismes cherchant à développer des plans d’action au niveau régional en matière de protection sociale et à renforcer les réseaux nationaux et la coopération entre les membres des coalitions nationales ainsi que celles existant entre les différents pays.

D’autres points soulignés de l’agenda : le prochain débat à l’ONU relatif aux pays les moins avancés (PMA), qui se tiendra à Istanbul le mois prochain, les défis d’ONU Femmes et les aspects économiques en débat au sein de la communauté internationale, en particulier lors de  la conférence de Rio 2012.

 

 

Aide au développement : ce sont les plus pauvres qui en reçoivent le moins !

Bonne nouvelle : le montant de l’APD (aide publique au développement) française n’est plus si loin de ses engagements internationaux (elle atteint 0,5% du RNB en 2010 au lieu des 0,51% promis). Mauvaise nouvelle : l’utilisation de ces fonds finance, plus que jamais, le développement des pays émergents au lieu de répondre aux besoins urgents des pays les plus pauvres ! Coordination SUD s’insurge devant cette utilisation de l’APD, qui prive de financement les défis urgents de la faim, de l’eau ou de la santé, pour servir des intérêts économiques nationaux.

La France a défini 14 pays pauvres prioritaires d’Afrique subsaharienne en 2010, à qui elle doit « affecter de manière prioritaire ses moyens d’aide au développement », mais dans les faits, c’est tout le contraire ! L’APD est de plus en plus octroyée sous forme de prêts plutôt que de dons. Or seuls les pays émergents sont solvables pour avoir accès aux prêts, les pays les plus pauvres, eux, ne pouvant faire reculer la pauvreté que grâce aux subventions.
 
Ce non-sens généralisé est flagrant sur les secteurs de l’eau, de l’agriculture, et de la santé.

« L’APD française finance essentiellement de gros investissements dans les centres urbains et sous forme de prêts, constate Sophie Tolachides d’Eau vive, membre de la commission APD et financements innovants de Coordination SUD. Seuls 12% des engagements de l’aide « eau et assainissement » iront aux 14 pays prioritaires et 6% seront accordés sous forme de dons. »
« On compte près d’un milliard de personnes souffrant de la faim dans le monde, pourtant l’aide « agriculture et sécurité alimentaire » baisse de 15% entre 2007 et 2009 ! » explique Jean-Cyril Dagorn d’Oxfam France, membre de la commission Agriculture et alimentation de Coordination SUD. Elle représente moins de 5% de l’APD.

Malgré les engagements pris lors du dernier G8 à Muskoka au Canada, et la mise en place de la stratégie globale pour la santé materno-infantile lors du sommet de l’ONU en septembre 2010, la part d’APD santé est passée de 12% en 2007 à 10% en 2010. L’OMS recommande que les pays donateurs allouent 0,1% du RNB à l'aide à la santé et à la réalisation des OMD en santé, mais ce pourcentage ne dépassera pas 0,047% en 2010.
 
La France préside le sommet du G8 le mois prochain. Loin d’être exemplaire, elle devra pourtant rendre des comptes à la communauté internationale sur ces utilisations incohérentes de l’APD, non seulement avec les besoins du terrain mais aussi avec les engagements pris auprès de ses partenaires. Coordination SUD sera au rendez-vous et plaidera pour un respect des engagements et la mise en œuvre de financements innovants pour le développement, additionnels à l’APD, pour répondre aux besoins des populations.

Source : Coordination SUD

 

 

Appel de la société civile à ONU Femmes

Une coalition variée d’organisations nationales et internationales ont appelé cette semaine ONU Femmes à mettre au point sa politique et son programme d’autonomisation économique des femmes dans le cadre des droits économiques, culturels et sociaux.

Parmi les institutions signataires de la déclaration publiée lundi 4 figurent : le Centre pour le Leadership Mondial des Femmes de l’Université étasunienne de Rutgers, l’Association pour les droits de la femme et le développement (AWID), ActionAid, Women and ESCR Group, l’Alliance féministe pour l’action internationale,WIDE, Feminist Task Force et Urban Justice.

Ci-dessous un résumé de la déclaration susmentionnée et des 10 recommandations :

« Nous nous réjouissons de la création d’ONU femmes et espérons installer une collaboration productive en vue de la mise en place d’un cadre des droits humains qui devra être incorporé au programme de travail de cet organisme. C’est pourquoi nous demandons à ONU femmes d’intégrer pleinement les droits humains dans ses politiques et programmes, tels qu’ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), la Convention sur la discrimination raciale, la Déclaration sur le droit au développement et d’autres normes et traités relatifs aux droits humains. ONU femmes est appelé à devenir le premier organisme mondial responsable de la promotion de l’égalité réelle des femmes et des droits humains, raison pour laquelle nous lui demandons instamment de renforcer sa capacité interne, notamment dans les domaines des droits économiques, sociaux et culturels.
La liste de recommandations ci-après a pour but d'aider ONU femmes à intégrer le cadre des droits humains dans l'élaboration de ses politiques et programmes dans l'action menée par ONU femmes dans le domaine des droits économiques, sociaux et culturels:

« 1. ONU femmes doit faire respecter et institutionnaliser le programme d’action de Beijing, et reconnaître et consolider le rapport synergique avec la CEDAW. »

« 2. ONU femmes doit veiller à la cohésion entre ses programmes et forger des alliances solides avec les organisations de la société civile. »

« 3. L’Organisation des Nations Unies doit, sous la houlette d’ONU femmes, veiller à la cohérence de sa programmation. »

« 4. ONU femmes doit coordonner l'action des organes conventionnels pertinents des Nations Unies et des Procédures spéciales. »

« 5. Plutôt que de se limiter à un simple partenariat, ONU femmes doit jouer le rôle de médiateur des droits humains auprès des institutions de Bretton-Woods, et compris avec l’Organisation mondiale du commerce. »

« 6. ONU femmes doit promouvoir la réalisation de budgets participatifs attentifs aux besoins des femmes et de budgets axés sur les besoins particuliers des femmes qui reconnaissent et valorisent le travail rémunéré et non rémunéré des femmes. »

« 7. La position d'ONU femmes face aux crises actuelles en matière d'économie et de climat doit se refléter dans son programme de travail. »

« 8. ONU femmes doit créer un groupe multipartite d'experts pour étudier les interventions relatives aux droits humains face aux crises économiques. »

« 9. ONU femmes doit promouvoir le renforcement des engagements nationaux vis-à-vis du travail décent, ainsi que leur application effective, de l'accès des femmes aux moyens d'existence et du droit des femmes à un niveau de vie adéquat. »

« 10. ONU femmes devrait fournir des avis techniques à et renforcer les capacités. »

Lire l’appel complet en français sur : www.fafia-afai.org/files/Appel%20ONU%20femme%20liste%20de%20recommendacions.pdf

 

 

Azerbaijan: répression “systématique et brutale”

D’importants dirigeants des partis de l’opposition azéris Musavat et le Front populaire ont été détenus lors d’une opération répressive après les manifestations de samedi 2 à Baku, convoquées à travers le réseau social Facebook sous la consigne « Jour de la Colère ». Selon l’organisation des droits humains Amnistie internationale, ils ont été accusés de délits graves « contre l’ordre public » par les autorités d’Azerbaijan, même si les évidences à ce sujet laissent beaucoup de doutes.

Un dirigeant politique a déclaré mercredi que le gouvernement est prêt à réprimer durement la manifestation prévue pour samedi 16 avril. Selon John Dalhuisen, sous-directeur d’Aministie pour Europe et Asie centrale, le régime envisage de « poursuivre toute voix dissidente de manière systématique et brutale ».

“La poursuite délibérée des hautes personnalités de l’opposition doit prendre fin et les autorités doivent permettre que des manifestations publiques futures soient effectuées », a ajouté Dalhuisen.

Des manifestants et des avocats des détenus affirment avoir été battus par la police lors de leur arrestation et pendant leur détention.

Selon l’information diffusée lundi 4 par le Ministère des Affaires intérieures, quelque 200 personnes ont été arrêtées lors des manifestations de samedi dernier et immédiatement après celles-ci. Quelque 17 personnes ont subi le même sort au cours des jours suivants.

Parmi les personnes détenues figurent: Hasan Karimov, président du Front Populaire, Tazakhan Miralamli, président de la branche de ce parti située à Jalilabad et Tural Abbasli, de la branche Jeunesse du mouvement de l’opposition Musavat.

Karimov, qui souffre de maladies du cœur, a été hospitalisé à la suite d’un problème respiratoire qui s’est manifesté lorsqu’il se trouvait détenu dans une cellule avec 54 autres prisonniers. 

Mralamli affirme avoir été battu par la police lors de son arrestation ; il a dû aussi être hospitalisé à la suite d’une fracture de coude, de problèmes de rein et de lésions sévères d’un œil.

Lors d’un procès à huis clos, il a été décidé d’arrêter, pendant deux mois, Abbasli et d’autres dirigeants politiques, accusés d’organiser des « désordres massifs ». Si la condamnation se confirme, ils pourraient être incarcérés pour une période allant jusqu’à trois ans d’emprisonnement ».

Lisez le rapport complet d’Amnistie internationales en anglais sur

amnesty.org/en/news-and-updates/azerbaijani-authorities-target-opposition-rally-leaders-2011-04-07

 

 

Argentine : 9,8% des imputés ont été condamnés

Suivant les registres du Centre d’études légales et sociales (CELS, référence de Social Watch en Argentine), jusqu’à mars 2011 un total de 1706 personnes, parmi lesquelles des civils et du personnel des forces armées et de sécurité, ont été imputées dans des cas liés au terrorisme d’état

Cependant il n’y a eu des verdicts que pour 182 cas (167 condamnations, c’est à dire 9,8% du total, et 15 absolutions).

D’après les registres du CELS, 273 des accusés sont morts, 39 sont fugitifs, 15 ont été déclaré incapables, 435 ont été accusés et font de la prison préventive, 329 ont été accusés sans prison, 262 cas d’imputation n’ont pas dépassé la phase d’accusation et 105 procès ont été clos faute de preuves suffisantes.

Le Centre a créé un blog sur http://www.cels.org.ar/wpblogs/ afin d’informer en permanence sur les cas auxquels l’organisation a participé et qui se rapportent à des délits de lèse humanité pendant la dictature (1976-1983).

Le centre a également réalisé une vidéo de diffusion des procès des responsables de ces violations des droits de l’homme et que l’on peut voir sur http://www.youtube.com/watch?v=_2tiU-NL5oQ.

Source : CELS

 

 

 

 
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