Nouvelles de Social Watch - Nouvelles 29 - Avril, 2011

Nouvelles 29 - Mars, 2011

Argentine : 34 ans après le coup d’état, les procès continuent

Crédito: Pablo Piovano/Página 12

 

Le jeudi 24 mars marquait le 34ème anniversaire du coup d’état qui en 1976 avait ouvert les portes à la dernière dictature militaire en Argentine. Le Centre d’études légales et sociales (CELS) avait enregistré à cette date 1706 imputations de délits contre les droits de l’homme commis par des civils, des militaires et des policiers, dont 167 ont été condamnés.
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Apple ignore les travailleurs empoisonnés de son fournisseur Wintek
A la veille du lancement de l’iPad2 en Belgique, 22 travailleurs chinois s’enquièrent de la santé de Steve Jobs. Employés par un sous-traitant d’Apple, ils souffrent quant à eux de grâves problèmes neurologiques chroniques liés à leur empoisonnement par le N-Hexane, utilisé pour nettoyer les écrans d’iPhones et d’iPads.
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Retours sur la COP16 à Cancun
La commission Climat et développement de Coordination SUD, un des points focaux de Social Watch en France, publie, en partenariat avec le RAC-France, un document d’analyse sur la 16e Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques qui s’est tenu à Cancun fin 2010.
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Criminalisation de la proteste au Brésil
Treize personnes qui protestaient pacifiquement en face du consulat des Etats-Unis à Brasilia lors de la visite du président de ce pays, Barack Obama, ont été détenues pendant trois jours. « Pourquoi la police n’a-t-elle pas cherché les vrais coupables ? Pourquoi a-t-elle arrêté des personnes qui protestaient pacifiquement et qui portaient des pancartes ? », c’est interrogée Dida Figueiredo, chercheuse du réseau Ibase, référence de Social Watch au Brésil.
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Argentine: 9,8% des imputés ont été condamnés

Suivant les registres du Centre d’études légales et sociales (CELS, référence de Social Watch en Argentine), jusqu’à mars 2011 un total de 1706 personnes, parmi lesquelles des civils et du personnel des forces armées et de sécurité, ont été imputées dans des cas liés au terrorisme d’état

Cependant il n’y a eu des verdicts que pour 182 cas (167 condamnations, c’est à dire 9,8% du total, et 15 absolutions).

D’après les registres du CELS, 273 des accusés sont morts, 39 sont fugitifs, 15 ont été déclaré incapables, 435 ont été accusés et font de la prison préventive, 329 sans prison, 262 cas d’imputation n’ont pas dépassé la phase d’accusation et 105 procès ont été clos faute de preuves suffisantes.

Le Centre a créé un blog sur http://www.cels.org.ar/wpblogs/ afin d’informer en permanence sur les cas auxquels l’organisation a participé qui se rapportent à des délits de lèse humanité pendant la dictature (1976-1983).

Le centre a également réalisé une vidéo de diffusion des procès des responsables de ces violations des droits de l’homme sur http://www.youtube.com/watch?v=_2tiU-NL5oQ.

Source : CELS

 

 

Chine : Travailleurs demandent à fournisseur de Apple

De mai 2008 à août 2009, à Suzhou en Chine, 137 travailleurs de l’usine Lian Jian de Wintek, un fournisseur d’Apple, ont été intoxiqués au N-Hexane, un solvant hautement toxique utilisé pour nettoyer les écrans d’iPhones et iPads. Ce solvant s’attaque au système nerveux central et cause des lésions neurologiques qui se traduisent en maux de tête, paralysies, faiblesses musculaires et fortes fatigues.

Suite à leur empoisonnement, certains travailleurs ont du être hospitalisés durant plus de 8 mois. Wintek a pris en charge les frais d’hospitalisation de ces travailleurs, soit 20.000 Yuan (2.000€) par mois, un montant plus de 10 fois supérieur au salaire mensuel de ces travailleurs, qui varie de 1.200 à 2.000 Yuan. La plupart des travailleurs empoisonnés ont quitté l’entreprise avec une indemnité de 80.000 Yuan (8.000€) et l’engagement de ne pas se retourner contre l’entreprise pour des problèmes de santé et frais médicaux futurs.

22 travailleurs n’ayant pas accepté l’arrangement sont toujours employés par Wintek. Certains d’entre eux souffrent de symptômes nerveux chroniques et se trouvent en incapacité de travailler. Parmi eux Wan Qiu Ying, 24 ans : « Je me sens extrêmement faible. Je n’arrive parfois pas à tenir mes baguettes ou ma brosse à dent. En fait, j’ai perdu ma capacité de travailler. Dans ma situation, je ne trouverai jamais un autre travail et je n’ai pas les moyens de couvrir les frais de mon traitement médical. »

Apple et Wintek doivent prendre leurs responsabilités
Suite à l’interpellation de ces 22 travailleurs soutenus par la Sacom , une organisation chinoise basée à Hong Kong, un représentant de Wintek a déclaré que « L’hôpital local [ nous] a signalé que la majorité des travailleurs sont guéris. » Mais les travailleurs contestent ce diagnostic s’appuyant sur des examens réalisés dans un hôpital réputé (de grade 3) et mettant en avant la similitude de leurs symptômes.

Pour sa part, Apple reconnaît les faits. L’entreprise signale avoir exigé de son fournisseur l’abandon du N-Hexane et l’installation d’un système de ventilation et déclare s’enquérir des rapports médicaux et des traitements promulgués. Les travailleurs de Wintek confirment qu’un système de ventilation a été installé et que le N-Hexane n’est plus utilisé depuis août 2009. Par contre, ils ajoutent que les produits utilisés à la place du N-Hexane, l’isopropanol et l’acétone, restent irritants et potentiellement toxiques et que les mesures de protection prises par Wintek restent insuffisantes. Ces deux produits peuvent causer des migraines, des vertiges et à plus long terme, des allergies et des cancers. Pour se protéger, les travailleurs ne reçoivent qu’un simple masque en papier qui ne filtre pas l’air. Quant au suivi médical annoncé par Apple, force est de constater qu’il n’est pas mis en œuvre correctement. Ces remarques et ces demandes ont été rappelées par les travailleurs à Apple, notamment lors de la visite d’émissaires, le 22 février 2011 et dans leur dernier courrier daté du 15 mars. Les travailleurs demandent:

1. des traitements médicaux immédiats dans un hôpital choisi en collaboration avec les travailleurs et que Wintek prenne en charge les frais médicaux et d’hospitalisation et continue à verser leur salaire.

2. un dédommagement supplémentaire pour les travailleurs empoisonnés. Apple et Wintek doivent également s’excuser publiquement pour n’avoir pas protégé les travailleurs.

3. qu’Apple prenne en charge le coût des mesures correctrices nécessaire à Wintek. Apple ne doit pas mettre fin à sa relation avec Wintek, mais doit garantir que les travailleurs bénéficient de mesures et équipements de protection.

Pour ecrire à Steve Jobs
http://www.vetementspropres.be/index.php?p=lettre&id=43

Source : CNCD-11.11.11 (Centre national de coopération au développement, Belgique)

 

 

« Climat : les négociations en mal d’ambition »

« Si la Conférence de Cancún a permis de rassurer de nombreux acteurs des négociations, elle a aussi confirmé l’affaiblissement du régime international sur le climat, entraperçu à Copenhague en 2009 », il dit la préface de « Climat : les négociations en mal d’ambition », un rapport sur la 16e Conférence des Parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques publié par Coordination SUD et le Réseau action climat France (RAC-France).

« À Cancún, aucun miracle n’était attendu. Les quelques avancées réalisées - création du Fonds vert sur le climat, adoption d’un cadre pour l’adaptation, officialisation du mécanisme REDD+ et établissement du mécanisme pour la technologie - ne peuvent cacher l’essoufflement des négociations internationales sur le climat. Depuis Copenhague, les discussions sous l’égide de la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques ont montré leurs limites. À elles seules, elles ne pourront régler les questions qui empêchent aujourd’hui une lutte efficace contre le changement climatique, notamment le libre-échange et la financiarisation des économies.

« Néanmoins, l’arène de la Convention climat reste essentielle. Elle servira de fondation pour bâtir le futur régime climatique qui permettra d’assurer la transition vers un développement durable pour tous. Cette nouvelle dynamique devra prendre corps au Sommet de Rio+20 en 2012 et s’articuler autour de la réaffirmation de principes communs et d’un plan d’action international sincère et réaliste.

« Pour cela, les négociations internationales sur le climat devront, d’ici la prochaine Conférence de Durban fin 2011, garantir que l’ensemble du droit international créé sous l’égide de la Convention climat ne soit pas remis en question. Sans ce droit et son application stricte, « l’édifice » multilatéral sur le climat pourrait bien tomber en désuétude. Cette réaffirmation du droit passera en premier lieu par l’adoption d’une deuxième période d’engagement sous le Protocole de Kyoto. Un accord mondial et juridiquement contraignant pour tous les pays doit également rester l’objectif des négociations sur le climat.

« Enfin, les avancées techniques actées à Cancún doivent être opérationnalisées de façon à répondre aux besoins des populations les plus vulnérables. Il n’y aura pas non plus de progrès en matière de solidarité internationale sans le respect des promesses des pays développés de verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement. Ces financements devront être aussi nouveaux et additionnels par rapport aux objectifs de l’aide publique au développement. Des mécanismes de financement innovants devront également être identifiés et mis en œuvre, sans quoi le Fonds vert restera une coquille vide.

« La lutte contre le changement climatique implique l’adoption de modèles de développement au niveau territorial qui soient sobres en carbone et en énergie, et résilients aux impacts du changement climatique. C’est dans cette perspective que Coordination SUD et le Réseau action climat France travaillent ensemble pour améliorer la prise en compte des besoins et des réalités des populations vulnérables du Sud dans les négociations internationales et sur le terrain.

« Pour Coordination SUD et le RAC-F, il s’agit de rester mobilisés pour que les négociations sur le climat deviennent le fer de lance d’un nouveau paradigme mondial, plus équitable et respectueux des populations et des biens publics mondiaux. »

Lire « Climat : les négociations en mal d’ambition » en entier sur : http://www.coordinationsud.org/

Source : Coordination SUD

 

 

Des brésiliens arrêtés pour protester contre Obama

« La criminalisation  des mouvements sociaux par la police brésilienne, ratifiée par les juges, est un fait notoire pour tous les activistes humanitaires de ce pays », a écrit la chercheuse Dida Figuereido dans un commentaire publié dans le site web du réseau Ibase, dont certains passages sont reproduits ci-dessous.

« Treize manifestants, parmi eux une adolescente, ont été arrêtés le vendredi 18 mars pour participer à une protestation en face du consulat des Etats-Unis à Brasilia, sans aucune preuve d’avoir commis de délits. Tel est le cas que la demande d’habeas corpus qui a déterminé leur libération a été différée de trois jours, juste après le départ du Brésil du président Barack Obama.

La libération des manifestants n’efface pas la violation des droits de l’homme  dont ils ont été victimes. Les autorités n’ont pas réussi à démontrer pendant ces trois jours leur implication dans le lancement d’un cocktail Molotov contre le siège diplomatique.

Pourquoi la police n’a-t-elle pas cherché les vrais coupables ? Pourquoi a-t-elle arrêté des personnes qui protestaient pacifiquement  et qui portaient des pancartes ? Dans quel but la police a-t-elle exhibé ces pancartes comme si c’étaient des armes ?

La criminalisation des mouvements sociaux par la police brésilienne, ratifiée par les juges, est un fait connu de tous les activistes humanitaires de ce pays. La gravité de la situation est reconnue par l’Etat même, qui en 2007, a approuvé un Programme national de défenseurs des droits de l’homme. Les exemples d’Irmã Dorothy, activiste pour les droits à la terre assassinée en 2005, et de Luiz Gonzaga da Silva, leader du Mouvement de Moradia de Centro, emprisonné pour un crime qu’il n’a pas commis, se répètent jours après jours. […]

Il manque encore beaucoup à faire pour éviter que de nouvelles violations se produisent. Une démocratie ne s’établit pas seulement avec des élections périodiques, elle doit être construite et légitimée tous les jours par des actions des pouvoirs publics. Permettre que les mouvements sociaux et les organisations des droits de l’homme exercent un rôle critique est essentiel afin d’assurer que la démocratie soit efficace. »

Source : Ibase

Lisez le rapport complet en portugais sur www.ibase.br/modules.php?name=Conteudo&file=index&pa=showpage&pid=3019

 

 

 

 
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