Nouvelles de Social Watch - Nouvelles 28 - Mars, 2011

Nouvelles 28 - Mars, 2011

Les forces yéménites tuent des dizaines de jeunes

Des dizaines des jeunes citoyens ont été tués par les forces yéménites depuis que la révolution des  jeunes a éclaté  le 11 février, selon Human Rights Information and Training Center , point focal national de Social Watch dans les pays arabes.
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La révolution des femmes arabes
La présence active des femmes dans les mobilisations qui ont renversé les gouvernements autoritaires de Tunisie et d’Égypte reflète non seulement des progrès importants dans les processus de démocratisation politique de leurs sociétés mais aussi des changements substantiels dans les rôles traditionnels des femmes, aux yeux du Péruvien Enrique Fernández-Maldonado Mujica, sociologue et expert des questions relatives au travail.
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Côte d’Ivoire : Société civile française en alerte
Des dizaines de milliers de personnes de la Côte d’Ivoire ont fui au Libéria ou bien se sont déplacés vers d’autres points du pays. Parallèlement, les violents affrontements survenus à cause de la controverse autour du scrutin pour les élections présidentielles de novembre menacent de devenir une guerre civile ouverte. L’organisation humanitaire internationale Action contre la Faim, qui a son siège à Paris, et l’organisation française Secours Catholique se préparent pour assister les réfugiés et les gens déplacés.
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La Belgique favorable à une politique climatique plus ambitieuse
Ce 24 mars, la Chambre des représentants a adopté une résolution pour une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, un signal clair adressé au gouvernement pour faire pression sur l’UE à aller plus loin.
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Japon : mères et immigrants bénéficient de l’aide internationale
Deux organisations locales recevront le soutien d’Oxfam Japon en réponse au tremblement de terre et au tsunami du 11 mars dernier. Ces organisations locales offrent leur soutien aux secteurs de la population spécialement  vulnérables ou qui ont des difficultés pour accéder à l’aide humanitaire, selon les informations de la filiale espagnole de ce réseau international. Intermón Oxfam a rappelé l’importance de mettre en œuvre des politiques de réduction de risques de désastres afin d’éviter des tragédies comme celle de Haïti.
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Les jours de la révolution yéménite

The Human Rights Information and Training Center, une des organisations principales de la société civile du Yémen, a fait un compte rendu détaillé de la révolution des jeunes qui a commencé  le mois dernier. Résumés:
 
« La révolution des Jeunes a éclaté le 11 février 2011, après la chute du régime du président égyptien Hosni Moubarak. » Les Jeunes de Taiz, Sana et  Aden  ont pris les rues pour célébrer la révolution de l'Égypte et ont demandé le départ du président yéménite Ali Saleh. Un groupe de jeunes militants avait pris  les rues de Taiz le 8 février en exigeant la démission de Saleh.
 
« Dès les premiers jours, les affrontements  entre les partisans du président yéménite et manifestants ont entraîné des blessures »

« Les affrontements ont éclaté le 12 février entre manifestants de la jeunesse et des voyous a Taiz. Trente personnes ont subi des blessures et 150 ont été arrêtés. Ils ont été libérés plus tard grâce à l'action d'un groupe d'avocats.

« Le 18 février, une bombe a été lancée aux manifestants de la place de la liberté, dans la ville de Taiz. Une personne a été tuée et 86 ont été blessés.

« À Sana 'a, le 13 mars, une personne a été tuée et plusieurs dizaines ont subi des blessures lorsque des hommes armés et des agents de la sécurité des en civil ont ouvert le feu et ont jeté des gaz toxiques contre la manifestation

« Le même jour, dans le district de Almafer de Taiz, au moins six personnes ont résulté sérieusement blessés après des affrontements entre les voyous et les jeunes.

« Le 18 mars à Sanaa, 52 manifestants ont été tués et des centaines ont souffert des blessures par des balles tirés sur la tête, le cou et la poitrine par les tireurs d'élite qualifiés, et 35 personnes ont été tuées par la police dans les districts de Almoala Dar Saad, Mansoura et Sheikh Othman à Aden.

« Les forces gouvernementales ont abattu au moins 15 personnes, et plus de 15  ont été blessés dans la ville de Alhohaida, lorsque les forces de sécurité ont ouvert le feu pour disperser une manifestation

« Le 17 mars, 150 personnes ont été blessées à Sanaa lors d'un affrontement sanglant entre les manifestants et les troupes de la sécurité.

« Le 9, 16 et 18 mars, encore 57 personnes ont été tuées par des voyous et des troupes de sécurité à Alhodaida, et  300 ont subi des blessures dans cette ville attaquée par des troupes du parti du pouvoir  et de la sécurité qui ont utilisé des matraques, des pierres et des gaz lacrymogènes.

« Selon une organisation des droits de l'enfant, 19 enfants ont été abattus par les partisans de Saleh et autres 18 ont été blessés. »

 

Source: Human Rights Information and Training Center

 

 

La démocratie et le « sexe fable »

Par Enrique Fernández-Maldonado Mujica*

À travers le réseau nous avons pu voir, par des images qui ont fait le tour du monde, la participation notoire et remarquable des femmes aux révoltes politiques au Proche-Orient. Des images qui attirent l’attention d’autant qu’elles correspondent à des sociétés patriarcales où le mal nommé « sexe faible » a occupé, pendant des siècles, un rôle subordonné vis-à-vis de son pair masculin. Sa présence active dans les mobilisations qui ont renversé les gouvernements autoritaires de Tunisie et d’Égypte, reflèterait non seulement des progrès importants dans les processus de démocratisation politique de leurs sociétés mais aussi des changements substantiels dans les rôles traditionnels des femmes. Car, lorsque les femmes changent, tout change. Et, tel que Naomi Wolf le propose, les femmes dans le monde musulman sont en train de changer, de changer radicalement.

Un phénomène similaire se produit en Amérique Latine. Certes, cette année, Dilma Rousseff, du Parti des Travailleurs, a accédé au pouvoir au Brésil, pays qui joue un rôle de leader indiscutable à l’échelle internationale. Quelques années auparavant c’était Michelle Bachelet qui assumait la présidence au Chili et peu après Cristina Fernández en Argentine ; voilà les premières femmes élues présidentes dans la région. Un cas plus proche dans le temps est celui de Susana Villarán, élue maire de Lima après avoir remporté une victoire aux élections face à Lourdes Flores, leader historique de la droite chrétienne.       

Qu’est-ce que ces femmes ont-elles en commun outre le fait d’occuper des postes politiques dans leurs pays et villes respectifs ? À priori, il s’agit de leaders qui ont réussi à se positionner au sein des instances du pouvoir –les plus hautes dans leurs pays et villes respectifs- au moyen du vote populaire et dans des sociétés ayant une culture machiste dominante.

Mais elles nous rappellent aussi leur nature exceptionnelle dans un contexte global qui présente des fossés d’inégalité très grands entre hommes et femmes. Des progrès ayant une très grande valeur symbolique et politique ont été atteints en ce qui concerne la lutte pour l’égalité des genres ; des progrès qui ont lieu dans le cadre de structures sociales profondément inégales quant à la distribution des opportunités entre les deux sexes.  

La présence de plus en plus fréquente de la femme dans la sphère publique, se disputant avec ses pairs masculins des positions de pouvoir, a provoqué des réactions et des résistances diverses. Le processus n’a pas été facile.  L’intolérance machiste face à l’égalisation de la femme dans divers domaines
–de la compétitivité au travail à une plus grande liberté sexuelle et autonomie économique-  est en rapport dans bien des cas avec l’augmentation des cas de féminicides enregistrés au cours des dernières années. 

Selon les chiffres de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 70% des femmes victimes d’un homicide, ont été tuées par leur partenaire. Dans certains pays, la violence a atteint des limites inattendues. Dans les états du nord du Mexique, la guerre entre les cartels de narcotrafiquants a « le corps de la femme comme champ de bataille » : on estime que pour ce qui est de l’année 2010, 2500 femmes ont été assassinées violemment et on en compte déjà 300 pour ce qui est du premier trimestre de cette année (feminicidio.net).

Dans des sociétés où il existe des pratiques et des idéologies racistes, cette situation peut aller jusqu’à l’extrême. En effet, au Pérou des années quatre-vingt, c’est les femmes indigènes qui furent le plus touchées par la violence politique et la guerre interne ; dans les années quatre-vingt-dix, ce même secteur fut l’objet de stérilisations forcées promues par le gouvernement autoritaire d’Alberto Fujimori (1990-2000).   

Si la violence contre les femmes n’est exclusive d’aucun système politique ou économique et elle présente dans toutes les sociétés du monde, sans distinction de position économique, de race ou de culture, c’est dans les pays à faible développement économique et social où les femmes sont plus exposées que leurs pairs à tomber dans des situations de pauvreté ; elles ont des niveaux éducatifs moins élevés, une plus grande vulnérabilité face à l’emploi et elles sont plus exposées à la violence physique et psychologique. Pour bannir la « tresse de la domination » (la triple discrimination : sexe, classe et ethnie héritée de la Colonie), qui est un frein à l’autonomisation des femmes et rend difficile son accès aux droits, il est nécessaire de changer le système de domination économique, sociale et politique globale qu’incarne de nos jours le néolibéralisme.

La participation des femmes aux révoltes politiques au Proche-Orient est signe de changements importants à venir et montre que l’Histoire a encore beaucoup à enregistrer.

* Sociologue péruvien, expert de questions relatives au travail

Source : Agendda Global

 

 

Interventions humanitaires en Côte d’Ivoire

La crise née du scrutin présidentiel de novembre menace chaque jour davantage d’aboutir à une déflagration en Côte d’Ivoire. Face à la détérioration de la situation humanitaire, Action contre la Faim (ACF) et le Secours Catholique-Caritas France interviennent dans l’Ouest du pays.

Alors que la capitale et l’ouest du pays sont actuellement en proie à de violents affrontements, près de 70 000 personnes ont déjà fui le pays, principalement au Liberia voisin. On estime à 40 000 le nombre de personnes déplacées dans la région ouest. Le 4 mars, la mission de l’ONU dans le pays (Onuci) a annoncé que l’insécurité a poussé 200 000 personnes à quitter Abobo, un quartier au nord de la capitale.

Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) informe que 800 000 enfants ne vont plus à l’école et craint une « résurgence de la guerre civile ».

L’Onuci fait état « d’informations » sur « l’arrivée de cargos d’armes légères du Zimbabwe », ce qui violerait l’embargo sur les armes imposé à la Côte d’Ivoire en 2004.

* ACF intervient pour assurer la prise en charge des enfants malnutris et un accès à l’assainissement pour les populations déplacées.

* Care apporte une aide d’urgence aux personnes déplacées.

* Le Secours catholique, un des points focaux de Social Watch en France et partenaire historique de la Caritas ivoirienne, se prépare à apporter son aide au nombre croissant de personnes fuyant les combats et met sur pied un programme de soutiens alimentaire et sanitaire d’urgence visant 7 000 personnes.

* Le Secours populaire appelle à la solidarité et se mobilise pour les victimes des conflits.

En savoir plus :

www.actioncontrelafaim.org/no_cache/presse/communiques/communique/article/110/face-a-la-deterioration-de-la-situation-humanitaire-acf-intervient-dans-louest-du-pays/

www.carefrance.org/?page=actu&id=21026

www.secours-catholique.org/actualite/la-cote-d-ivoire-au-bord-de-la-guerre-civile,8941.html

www.secourspopulaire.fr/actualite.0.html?&cHash=5d11f166d8&id_actu=4849

Source : Coordination SUD

 

 

>Le Parlement belge vote pour réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre

Les ONG environnementales et de développement de la Belgique se félicitent de l’adoption ce 24 mars par la Chambre des représentants de la résolution pour une réduction de 30% des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020.

Par cette résolution, le Parlement fédéral donne un signal clair au gouvernement : la Belgique doit pousser l’UE à s’engager à diminuer de façon inconditionnelle ses émissions de 30% d’ici 2020.

Pour Arnaud Zacharie, secrétaire général du CNCD-11.11.11, « c’est un pas dans la bonne direction, une étape sur la voie d’une réduction de 40%, nécessaire pour stabiliser le réchauffement global et pour aider à contenir les conséquences des changements climatiques pour les pays en voie de développement. La mention explicite au fait que les réductions des émissions doivent être réalisées en majorité sur notre propre territoire est également très positive  ».

"Des études récentes montrent qu’une limitation interne des émissions européennes à 30% est plus avantageuse économiquement pour la Belgique que 20%, et par ailleurs, elle est nécessaire si nous voulons atteindre les objectifs de réduction à l’horizon 2050  », explique Cécile de Schoutheete, chargée de mission pour la Fédération Inter Environnement Wallonie. « Plusieurs Etats membres européens se sont déjà prononcés en faveur d’une mise en œuvre aussi rapide que possible de cette étape nécessaire, mais la Belgique ne s’y était jusqu’ici pas jointe. Si maintenant le Parlement flamand et le gouvernement flamand adhèrent à ce point de vue, alors cela peut changer. »

Les mouvements Nord-Sud et environnementalistes demandent à nos ministres de prendre en compte la résolution et de plaider ouvertement au niveau européen pour une réduction interne de 30%.

Signataires :
CNCD-11.11.11
11.11.11, koepel van de Vlaamse Noord-Zuidbeweging
Bond Beter Leefmilieu

Inter-environnement Wallonie

 

 

Oxfam soutient des secteurs vulnérables au Japon

Le Japon est l’un des pays les plus avancé au monde dans la mise en pratique de réponses humanitaires face aux désastres provoqués par les catastrophes naturelles. C’est pourquoi le Japon n’a accepté que l’aide internationale délivrée par des équipes de sauvetage déterminées, selon un communiqué d’Intermón Oxfam, représentant de Social Watch en Espagne.

« L’Etat japonais possède les moyens pour assister 99% de la population touchée, cependant il y aura toujours des personnes qui auront besoin d’aide plus spécifique », a dit Francisco Yermo, porte-parole de cette organisation espagnole, d’après le communiqué.

M. Yermo a ajouté : « Il est important que ce genre d’aide n’entrave pas la coordination de l’Etat face à cette urgence, spécialement  maintenant alors que les explosions dans l’une des centrales nucléaires et les taux de radiation compliquent  les dispositifs de soutien aux victimes ».

Oxfam Japon, par le biais de partenaires locaux, aménagera dans les centres d’évacuation des espaces destinés uniquement aux mères avec des nourrissons et leur fournira tout genre de produits d’hygiène. Oxfam Japon offrira aussi assistance et soutien à celles qui souffrent beaucoup de stress.

Par ailleurs, la filiale japonaise d’Oxfam a présenté son concours à l’activation d’une ligne de téléphone afin que la population touchée qui ne parle pas le japonais quelque, 40 000 personnes,  ait accès à l’information traduite que les autorités offrent régulièrement.

La réduction de risques est vitale
Dans les pays industrialisés, les catastrophes naturelles provoquent en moyenne la mort de 23 personnes, chiffre qui augmente à 1023 personnes s’il s’agit d’un pays appauvri. Le tremblement de terre de l’année 2010 à Haïti qui a atteint 7,3 degrés de l’échelle de Richter  a causé la mort de quelque 250 000 personnes. Le séisme au Japon a atteint 8,9 degrés de l’échelle de Richter et l’on prévoit environ 10 000 morts.

« Un Etat fort et qui possède une économie solvable, l’investissement dans des politiques sociales et la mise en œuvre de mesures de prévention afin de réduire le risque de désastres sont essentiels pour  mitiger la vulnérabilité de la population et pour pouvoir faire face à l’urgence quand elle se présente », a expliqué M. Yermo.

« C’est le cas concret du Japon par rapport aux pays tels qu’Haïti ou le Pakistan. En conséquence, le Japon n’a demandé que très peu d’aide internationale et a, dès le début,  distribué de l’eau, des aliments et du matériel de refuge à la population », a ajouté le porte-parole d’Intermón Oxfam.

Le  Japon dispose aussi d’une longue histoire en matière de réduction de risque de désastres et est l’un des pays les mieux préparés sur cet aspect. A différence d’Haïti, par exemple, le Japon dispose d’immeubles et de constructions antisismiques, de systèmes d’alerte précoce et de groupes de réponse aux désastres dans toutes les communautés, parfaitement équipés et capables aussi bien de sauver les survivants d’entre les décombres que de conduire la population la moins touchée vers les centres d’évacuation.

Source : Intermón Oxfam

 

 

 
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